top of page
Photo du rédacteurClaire

Voyage à travers les Andes

L'avenue des volcans.


Situé sur la "ceinture de feu" du pacifique, l'Équateur est un pays très volcanique. Il en compte une centaine dont la moitié sont encore actifs mais non dangereux pour la majorité. La Panaméricaine, l'autoroute qui traverse les Amériques de l'Alaska jusqu'en Patagonie, passe en plein milieu de ce bout de cordillère des Andes. On part pour 17 jours de voyage, du sud au nord, de Cuenca à Quito.



CUENCA & PARC NATIONAL CAJAS


Tout juste rentré des Galápagos, nous débutons notre remontée vers la capitale par la ville de Cuenca, une jolie découverte. La ville jouit d'une architecture superbe en son centre historique, devenu en 1999, patrimoine mondial de l'Unesco. On compte plus d'une dizaine d'églises, toutes témoignent du passé colonial de la région par les Espagnoles. Les rives de la rivière Tomebamba qui traverse la ville sont aménagées pour les piétons et vélo cyclistes et en font une balade très recommandable. Sur les conseils d'un blog qui en ventait les mérites, on goûte le vin de mûres produit par les sœurs d'un couvent. Celui-ci a surtout un goût de terre et nous aurons bien du mal à terminer notre breuvage.

Le lendemain de notre visite du centre historique, nous prenons la direction du parc Cajas, situé à 1 h de bus. Nous sommes dimanche et beaucoup de locaux ont également fait le déplacement en famille pour profiter du lieu et on comprend pourquoi, c'est majestueux. Nous prévoyions initialement de faire le tour du lac, mais nous sommes déroutés sur une autre rando, une boucle plus longue et plus difficile, en raison de l'affluence. On sera finalement les seuls courageux sur ce sentier pas si difficile. Le temps est bon, on est ravi de ce changement de programme tant les paysages sont magnifiques.


CHIMBORAZO


Nous nous arrêtons trois nuits dans la ville de Riobamba, point de départ stratégique pour faire le Chimborazo, situé à environ 1 h de bus.

Nous louons une chambre chez un couple d'Équatoriens, Paola & Luis, des personnes très attachantes qui nous ferons le plaisir de nous faire découvrir la ville et ses environs. Ce sont eux qui nous initient à une des spécialités de la région, de la ville de Guano en particulier. Les Cholas, des petits pains fourrés à la panela (jus de canne à sucre cuit), à manger à la sortie du four, un délice.

À cette époque, nous sommes en plein carnaval, mardi gras, qui est une fête très importante en Équateur. Elle s'accompagne en général de nombreux défilés, d'événements divers et surtout de batailles d'eau géantes !

Bon, Covid oblige, il n'y a pas vraiment de carnaval, mais les petits et grands enfants continuent de s'arroser d'eau en pleine rue. J'aurais par ailleurs le plaisir de recevoir une belle bombe à eau en pleine poitrine, ça surprend.


Le volcan du Chimborazo culmine à 6 263 mètres d'altitude, c'est le plus haut sommet des Andes Équatoriennes. L'ascension n'est pas au programme, mais nous prévoyons une rando jusqu'au second refuge. Nous sommes mercredi matin lorsque nous arrivons, après 1 h de bus, devant l'entrée officiel du volcan. Nous sommes accueillis avec une jolie porte fermée. Après enquête, nous sommes contraints de faire demi-tour car le volcan est fermé pour désinfection...

Pour reprendre un bus en direction de la ville, il faut attendre sur le bord de la route désertique qu'un bus repasse en sens inverse. Il en passe un par heure. Nous choisissons de ne pas rester statique et commençons la descente vers la vallée, à pied. C'est un kilomètre plus loin que nous tombons sur un départ de rando nommé "Bosque de Polylepis", long de 4,6 km, une broutille pour nos jambes musclées. Le sentier ne présente pas de difficultés particulières et n'a que peu de dénivelé par rapport au Chimborazo que nous prévoyions de faire. Nous ne croisons personne, à l'exception des nombreuses vigognes, un genre d'alpaga, curieuses mais pas téméraires.

Le sentier mène à une forêt étonnante, flanquée sur le versant d'une montagne. L'écorce des arbres est constituée de fines feuilles qui ressemblent à du papier, le tout donne au lieu une ambiance particulière, façon Tim Burton.

Nous ferons le retour jusqu'à la route sous la pluie, le froid et le brouillard. Pour sceller notre "malchance" du jour, nous apercevrons le bus, au loin, s'éloignant dans la direction de Riobamba. Plus qu'une heure à attendre...


BAÑOS


C'est une petite ville située au pied du volcan Tungurahua, le long du fleuve Pastaza. Lieu incontournable en Équateur, de nombreuses cascades et les activités qui vont avec, des eaux thermales réputées. Il y fait doux, on y trouve boutiques, restaurants, bars et boites de nuits. Une vraie ville touristique.

On teste l'une des thermes, ici ce sont différentes piscines dont la température des eaux diffère entre froid, tiède et bouillant. On peut même se rafraichir dans la rivière passant juste à côté, se faire masser ou bénéficier d'un masque de terre volcanique mélanger à du miel. Petit moment de détente qu'on ne manque pas d'apprécier.

"El Pailon del diablo", c'est LA cascade du coin, du pays même. On s'y rend à vélo, 16 km de descente (ou presque), avec un retour dans un pickup. Parce que 16 km de montés, ce n'est même pas la peine d'y penser ! Il y a un peu de monde, en même temps, c'est le week-end mais cela ne nous empêche pas de profiter de l'endroit. Verdoyant, impressionnant, éclaboussant et rafraîchissant.

Le lendemain, première expérience de canyoning pour nous deux. Les descentes en rappel sont parfois hautes et impressionnantes. On en ressort assez content, j'ai tout de même quelques brûlures à la main d'avoir serré la corde comme si ma vie en dépendait...

Et enfin, passage obligé à la "Casa del Arbol". C'est un joli jardin fleuri avec des balançoires géantes, perché en haut de la montagne, qui offre une vue assez magique même lorsque le ciel est couvert. Un mini-parc d'attraction qui donne envie de s'y poser pour rêvasser.


THE QUILOTOA LOOP


On laisse nos gros sacs gratuitement dans un hôtel à Latacunga, ville à 2 H de bus de notre destination. On part avec un petit sac à dos seulement et le minimum nécessaire pour nos trois jours de trek. On commence par le Quilotoa, un volcan situé à 3900 m d'altitude avec son lac de cratère de 3 km de diamètre et 250 m de profondeur. Il y fait un froid de canard, heureusement qu'on s'y est préparé en faisant l'achat d'une polaire, de gants et de bonnets. La vue sur la lagune est magnifique, on descend pour la voir de plus prêt. 1,5 km et 360 mètres de dénivelé, c'est ultra raide, je sais que je vais le regretter. En bas rien de particulier. La remontée peut se faire à dos d'ânes (les pauvres), ce que nous ne ferons pas. J'y ai laissé un poumon, un téléphérique n'aurait pas été de refus. Une pause (parmi tant d'autres) s'impose en cours de chemin pour boire une infusion de feuilles coca, afin de remédier à nos céphalées. Pas mécontents de rentrer à l'auberge pour profiter d'un bon thé chaud près du poêle à bois allumé dans notre chambre.

Le lendemain, première étape du trek, direction Chugchilan, 12 km plus loin. On longe la lagune un temps, un chien commence à nous suivre, comme ça arrive de temps en temps. Plus on descend plus ça se réchauffe et ce n'est pas nous déplaire. On croise lamas, chevaux, moutons, on traverse forêt, sable et rivière. On arrive à notre auberge en début d'après-midi, le toutou est toujours là, il nous suit de près, mais il se fait malheureusement chasser par le propriétaire. Ça nous peine un peu, on a beaucoup aimé sa compagnie mais on n'a pas pu lui dire au revoir. Nous sommes les seuls clients, on y mange bien et la vue sur les montagnes est top. Cette fois-ci, pas de feu dans la chambre, il faudra compter sur les cinq couvertures.

Jour 2 du trek, direction Isinlivi, 12 km plus loin également. Avant de partir on nous propose un shot d'un alcool dont nous n'avons pas compris la composition, ça brûle le gosier mais "ça désinfecte" comme il dit. Il est 9 H du matin, alors que ça retourne un peu l'estomac de Julien, moi ça me requinque. 2 Km plus loin, on s'apprête à sortir du village, lorsqu'on voit nous rejoindre, sortant d'une auberge, notre acolyte à quatre pattes de la veille ! Je ne vous cache pas notre joie de le retrouver. Si doux, calme et gentil, il n'aboie pas, même pas sur les autres chiens qui ne s'en privent pas. Il est vraiment attachant. Encore une belle marche, des vues sur la vallée, un pique-nique au bord de la rivière, des ponts suspendus... On prend davantage notre temps puisque la veille, nous étions arrivés plus vite que prévu. L'auberge à Isinlivi n'est pas réservé. Il y en a deux bien réputées, juste à côté, actuellement aucun risque qu'il n'y est plus de dispo, bien au contraire. On comparera leurs offres sur place. On commence par le "Llullu Llama", la mieux noté mais la plus chère aussi. C'est neuf, cosy, chaleureux et il nous propose rapidement le chalet au prix de deux lits en dortoir, soit une réduction de plus de 50%. On accepte de suite tant ça vaut le coup, mais faudra pas le dire aux deux autres clients qui arriveront plus tard... Poêle à bois dans la chambre, toilettes sèches, repas excellent fait maison, du pain à la boule de glace en passant par la confiture et le yaourt ! L'énorme saint-bernard de l'auberge accepte la présence de notre nouvel ami, il aura même droit à des croquettes, dont il n'a pas raffolé. C'est vraiment un super endroit, la vue, le confort, on comprend complètement tous les commentaires élogieux lus sur internet.

Troisième et dernier jour de trek, direction Sigchos, 11 km de marche. Le toutou toujours dans nos pattes, des paysages toujours aussi beaux, c'est la fin et que c'était bien ! La plus jolie et agréable rando jamais faite, pas trop de difficulté et de superbes paysages. Un guide poilu qui nous a tenu compagnie sur 35 km dont on appréciait vraiment la personnalité. Pas facile de monter dans le bus en le laissant dernière nous, une perle, on l'aurait bien gardé avec nous...


COTOPAXI


On se pose à Machachi, ville sans aucun intérêt en plus il pleut sans cesse.

Le Cotopaxi, c'est le plus haut volcan actif d'Équateur, avec une altitude de 5 897 mètres. Encore une fois, l'ascension n'est pas au programme. Elle se fait de nuit, avec un, voir deux guides, prêt de l'équipement, même si on s'est acclimaté à l'altitude, la difficulté de celle-ci n'est pas à négligé. Entre le coût, le froid et le manque d'oxygène, on n'était pas très motivé. Comme nous n'avons pas de voiture et que les bus ne s'y rendent pas, on fait appel à un chauffeur/guide recommandé par notre hôtel. Il parle anglais, ça nous arrange parce qu'il nous apporte un tas d'informations très intéressantes concernant le parc. On arrive au parking qui se situe déjà à 4 636 mètres, puis une grimpette sur un chemin en zig-zag de 45 min est nécessaire pour atteindre le refuge et donc la neige. C'est dimanche, c'est donc full d'équatoriens et chose assez incroyable, on croise plusieurs personnes y faisant leur trail. Ça me semble surhumain ! La descente est un peu raide, dans le sable on manque de glisser à plusieurs reprises, la vue est superbe malgré les nuages. Le guide nous fait lever les bras sur toutes les photos, on voit des chevaux sauvages et on finit par une dernière marche sympathique autour de la lagune de Limpiopungo, au nord du volcan.


 


 

On reste à nouveau quelques jours à Quito avant de prendre notre prochain vol. Pluie omniprésente. On en profite pour revoir les sœurs équatoriennes, Estefania et Cinthia, rencontrées aux Galápagos. Un diner de spécialités locales et de vin chaud, avec la plus jolie vue sur la ville.


 

L'Équateur, c'est terminé pour nous, après trois mois de découverte. Des plages et des volcans, des climats différents et des animaux incroyables. On n'aura également jamais autant marché. Les gens sont accueillants et aiment nous raconter l'histoire de leur ville, de leur région. On aura fait l'impasse sur l'Amazonie, peut-être une prochaine fois, ici ou dans un autre pays. Un bilan plus que positif, puisque ce pays a tout pour plaire. On aura bien évidement testé pas mal de spécialités locales, avec une préférence pour le ceviche, locro de papas, llapingacho, hornado, encebollado, tigrillo, jus de mûres ou de coco, canelazo et morocho. Et la qualité des avocats !! Notre espagnol est toujours assez limité, mais petit à petit, nous intégrons de nouveaux mots à notre vocabulaire.


Même continent, même langue, notre prochaine étape n'est qu'à 1h30 de Quito en avion. À très vite pour encore plus de nature, d'aventure et de découverte !

5 commentaires

5 Comments


annickpottier63
annickpottier63
Mar 30, 2021

magnifique randonnée à vos côtes - dommage que le petit poilu ne puisse pas revenir avec vous 😍

Like

angelagalbrun
Mar 21, 2021

Enfin j'arrive à me connecter....merveilleux paysages et bravo à vous pour supporter l'altitude car au Pérou il a fallu me mettre sous oxygène pour causes de céphalées importantes ( les hôtels sont pourvus de bouteilles devant chaque chambre... ils connaissent la faiblesse des touristes occidentaux...! ) et de ce fait il y a des sorties que je n'ai pas pu faire malheureusement.....! et si toi tu y as laissé un poumon moi c'est la cage thoracique entière...Bon séjour en Colombie, faites nous rêver pendant ce 3ème confinement et restez prudents. Gros bisous à vous deux.

Like

Sandrine Galbrun
Sandrine Galbrun
Mar 12, 2021

Toujours de superbes photos, de beaux récits ... Et de belles rencontres 😉

Encore merci de partager votre voyage, cela nous donne un semblant d'évasion.

Bye Sandrine


Like

erica.granet
Mar 12, 2021

Quel plaisir de vous suivre dans vos aventures! On ne s’en lasse pas, les paysages sont magnifiques!

Et que dire de votre compagnon de randonnée 🐕 , la séparation a du être très dur 😢! Bonne continuation et à très vite 😘

Like

Monica Galbrun
Monica Galbrun
Mar 12, 2021

Quel beau pays l equateur !!! Avec ces randonnees,vous avez vu de beaux paysages et fait une belle rencontre a 4 pattes (trop mimi)..merci encore et a bientot dans un autre pays.

Like
bottom of page