Jardín - Medellín - Guatape

Un tour en Antioquia.

Ordinateur récupéré, enfin !

Nous partons dès le lendemain, le samedi 10 avril, pour notre prochaine étape tant attendue.

Mais juste avant, je vous montre quelques photos du jardin botanique de Pereira, une vraie jungle en pleine ville. Il n’y a pas grand-chose à voir lors de notre visite, mis à part un Motmot Houtouc. Ce bel oiseau au masque noir et à la couronne bleue, a également deux plumes bleues au bout de sa queue. La balade restera agréable.

JARDÍN

3 h dans un premier bus, 2 h d’attente à la gare routière et le meilleur pour la fin, 4 h dans une "chiva" pour faire les derniers 50 km... Une chiva est un gros bus coloré sans fenêtres, typiquement Colombien. Il permet le transport de toute sorte de marchandise sur son toit dans les zones rurales. Il se fait de plus en plus rare. Alors il est très beau ce bus, mais 4 h dedans sur un chemin de montagne en très mauvais état, sous la pluie en bord de ravin ? Définitivement en tête de liste de notre pire trajet. La vue était superbe, mais difficile d’en profiter tant on était secoué dans tous les sens.

Dimanche, première journée dans cette petite ville. On a un temps magnifique et nous ne sommes pas les seuls à vouloir en profiter. Maisons, tables et chaises débordent de couleurs, du rouge, du vert, du jaune, du bleu, de l’orange, rien n’est laissé de côté. Les hommes portent des chapeaux de cowboy et boivent leur énième tinto (café) de la journée en terrasse. Du soleil, des montagnes et de la salsa en fond sonore, une belle atmosphère y règne. On est séduit. Dans l’après-midi direction le Parque Natural "Jardín de Rocas", une petite propriété privée où l’on peut observer de près différents oiseaux, mais surtout les fameux "Gallito de roca" (Coq de roche péruvien). Ils sont rouges, noirs et gris avec une touffe sur la tête. On a la chance d’en voir une dizaine autour de nous, ne s’arrêtant pas de chanter ! On ne verra pas d’autres espèces ce jour-là.

Le lendemain, on change d’hôtel. L’écolodge où on restera deux nuits est excentré, paisible et offre une vue incroyable. Tout cela accompagné du doux chant des oiseaux colorés. C’est également l’occasion de profiter de jolies balades et des cascades alentours. Dans notre hôtel, il y a Marine et Antoine, un couple de Lillois, avec qui on partagera nos repas matin et soir. Encore une super rencontre. Les plats maisons sont cuisinés par Paola et ils sont excellents. Elle nous initie également à l’accro-yoga, on passe un très bon moment. On s’y sent tellement bien dans cet endroit, on comprend pourquoi on nous l’a tant recommandé. La maison est très simple, mais c’est ce qui fait aussi sont charme et l’atmosphère si particulière en fait un petit paradis.

MEDELLÍN

Ou "la ville du printemps éternel", est située à 4 H de bus de Jardín. Elle profite d’un climat tempéré toute l’année, elle est entourée de montagne et c’est la seconde ville la plus peuplée de Colombie après Bogotá. Elle dispose d’un métro aérien moderne et même d’un téléphérique qui fonctionne comme un métro, le "metrocable". Rien de mieux pour observer cette ville immense d’en haut, ces immeubles et maisons de briques rouges qui s’étendent toujours plus, jusqu’à envahir les flancs de montagnes.

Nous faisons la visite de la fameuse "Comuna 13", guidée, pour en apprendre plus sur son évolution et sa transformation urbaine si fascinante. Difficile de résumer en quelques lignes, je vais essayer de faire court.

Situé sur les collines à l’Ouest de la ville, c’est une zone stratégique, car voie principale du trafic d’arme et de drogue difficilement accessible par les forces de l’ordre. C’est ici que s’affrontaient quatre des cinq groupes armés les plus dangereux du pays pour en avoir le contrôle. Les FARCS, les Narcos-trafiquants, l’ELN (Ejército de Liberación Nacional soit l’armée de libération nationale en français) et les groupes paramilitaires. Les habitants étaient plongés dans la pauvreté et la violence. Un enfer, un quotidien sanglant, ce quartier était considéré comme le plus dangereux au monde. Même les ambulances et les services de morgues ne s’y aventuraient pas. C’était vivre chaque jour en sachant qu’un proche ou soi-même pourrait être victime d’une balle perdue.

Tout cela se passe entre 1985 et les années 2000. Tout juste hier.

En 2002, le gouvernement lance l’opération ORION avec un changement radical de tactique afin de "nettoyer" le quartier. 3 000 hommes et des hélicoptères partent à l’assaut. Quatre jours de guerre urbaine que vont vivre les habitants. Il faudra encore attendre quelques années avant de voir la Comuna 13 s’apaiser.

La ville se décide à investir et apporte son aide au développement du quartier. Six escalators extérieurs sont construits, sur l’équivalent de 384 mètres, de quoi faciliter la vie des habitants. Ces derniers font un vrai effort de solidarité, l’accès à l’enseignement est facilité et l’art occupe désormais une place importante. Des fresques recouvrent les murs de la Comuna 13, c’est ainsi qu’ils expriment leur histoire, leurs revendications, leurs émotions et leurs espoirs. C’est magnifique.

Aujourd’hui, on n’y craint plus rien, c’est probablement l’endroit le plus sûr de la ville. Un changement si radical en si peu de temps relève de l’exploit. Un bel exemple de résilience de la part des habitants.

Notre visite de la ville sera express, nous sommes mercredi soir lorsqu’on arrive et un confinement est prévu dans toute la province dès le jeudi soir jusqu’au lundi matin. On décide donc de rejoindre notre prochaine destination et de se confiner au vert en attendant de pouvoir poursuivre nos visites.

GUATAPE

Cette petite ville vitaminée est située à 2 h de bus de Medellín. Elle borde un lac artificiel aux contours un peu particuliers. Initialement la vallée était constituée de dizaines (centaines ?) de collines qui un jour se sont retrouvées presque noyées. La cause ? La construction d’un barrage électrique. C’est désormais l’un des paysages les plus beaux du pays.

Comme évoqué précédemment, on y sera confiné le week-end. On se trouve un petit hôtel au calme avec une terrasse verdoyante et une balancelle pour pouvoir profiter de l’extérieur de manière agréable tout en respectant les consignes.

Dès le lundi, on commence par découvrir la ville. Des ruelles pavées et des édifices rivalisant de couleurs incroyables. Pour cela, la Colombie ne déçois jamais. Les habitants prennent grand soin de leur devanture. Mais la particularité de Guatape se sont "les zocalos". Des bas-reliefs représentant des animaux, des scènes de vie, des fleurs, des formes géométriques, absolument toute sorte de choses au choix du propriétaire. Il y en a partout. La place principale nous offre une superbe église blanche et rouge. Les gens sont tranquilles, accueillants et de bonne humeur, le soleil réchauffe. C’est simple, on adore Guatape et il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour nous séduire.

Dans l’après-midi, on rejoint notre second logement. C’est l’anniversaire de Julien, l’occasion de profiter d’un super hôtel au bord du lac. L’endroit est plus que parfait, calme, entouré d’eau, fleuris et verdoyant. On a également à notre disposition une couette et des oreillers pour nous installer sur l’herbe. Bonheur ! On voit même la Piedra (l'énorme caillou) du jardin. On clôturera cette jolie journée au restau breton de la ville. 35 printemps ça se fête avec des crêpes à la tartiflette et du vin (il n’y avait pas de cidre), comme tout bon français qui se respecte.

La "Piedra del Peñol" constitue la principale attraction du coin. Qu’est-ce ? Un mirador au sommet d’un caillou géant surplombant la vallée et un escalier en zig-zag de 700 marches pour l’atteindre. On attend que le soleil se montre et on y va, à pied, de l’hôtel ce n’est pas très loin. Une heure plus tard nous voilà à plus de 2100 mètres d’altitude et devant cette vue incroyable, un peu essoufflée pour ma part, mais heureuse. Définitivement l’un de nos panoramas préférés du voyage. Ce paysage nous laisse rêveur. En même temps, qui dirait non à l’une de ces petites maisons au bord de l’eau, au calme, avec son ponton et ses kayaks, et 20 °C toute l’année ? Certainement pas nous. Admirez-moi ça !

Balade en canoë pour notre dernière journée, on passe 2 H à naviguer dans ce labyrinthe. Julien a préféré pagayer seul, je n’ai pas insisté pour participer. La dernière fois, c’était l'an dernier en Thaïlande et ça a mis notre couple à rude épreuve...

En fin d’après-midi, retour à Medellín pour prendre un bus de nuit direction la côte caraïbe.

---

P.S. Vous souvenez vous du chien qui nous avait suivis trois jours durant lors d’un trek en Équateur ? Un couple de Français rencontré à Salento vient de réaliser ce même trek et devinez quoi ? Ils ont été accompagnés par ce même toutou tout le long ! Nous sommes rassurés de savoir qu’il va bien et qu’il vit sa meilleure vie à guider les randonneurs de passage à travers les montagnes...