Voilà vingt-sept jours que nous sommes à Chiang Mai.
Nous vivons actuellement dans l'une des trois chambres d'une maison d'un quartier calme et modeste, absolument pas touristique et presque cachée sous une jolie végétation. Comme partout ici, tongs et baskets restent à l'extérieur devant la porte d'entrée. J'aime cette tradition, la liberté pour les pieds. Un couple de Russes vit dans l'une des autres chambre, ils sont arrivés deux jours avant nous et viennent tout juste de partir pour Bali, pas d'autres locataires à l'horizon.
Notre hôte se nomme Tui, toujours un bandana sur la tête et des lunettes sur le nez. Nous n'avons pas de grandes conversations mais nos échanges sont cordiaux et il est toujours prêt à nous filer un coup de main. Il y a un matou aussi, je n'ai pas su retenir son nom, quelque chose en thaï, du coup on l'appelle Minette. Elle aime se rouler sur le dos pour qu'on lui grattouille le ventre, on craque complètement.
Le matin nous sommes réveillés par des oiseaux, ceux avec une petite crête, ils ne chantent pas, ils parlent, ils ont de vraies conversations, c'est impressionnant et drôle à la fois. Parfois nous voyons aussi des écureuils courir sur les câbles devant notre fenêtre et on entends les grenouilles. Je ne vous parlerais pas des cafards et des rats que l'on croise le soir (dans la rue pas dans la maison) ce n'est pas très glamour, ça entache l'image "Disney" que j'étais en train de vous peindre.
La maison est située au nord de l'aéroport, si près qu'au décollage des avions, nous sentons parfois les murs trembler et ce bruit qui devient de plus en plus fort à mesure que l'avion se rapproche, comme s'il allait finir sa route dans la maison, quelque peu angoissant si on y prête trop attention mais on s'y habitue. Il y a des vélos à notre disposition, ils sont un peu anciens mais font l'affaire. D'ailleurs nous faisons tout avec et après avoir été un peu isolé et dépendant des transports à Bangkok, c'est tellement agréable, on se sent plus libre. Malheureusement la ville n'est absolument pas adaptée aux cyclistes, certaines routes sont compliquées à traverser. On reste prudent.
Nous sommes à 2-3 km de la vielle ville. Elle forme un carré, fortifié et entouré de douves. C'est un centre culturel et religieux qui abrite des centaines de temples bouddhistes. Nous avons visité certains d'entre eux, ils sont vraiment superbes. Les soirs de week-end il y a un grand marché, on y trouve des centaines de stands de street food, de souvenirs, de bijoux et d'art en tout genre. C'est animé et très sympa de s'y balader. C'est l'endroit où l'on a croisé le plus de monde à Chiang Mai. Les arbres sont en fleurs, du fuchsia, du blanc, du rouge et du jaune, leurs odeurs sont juste comme il faut, discrètes mais enivrantes.
Nous sommes tout près du quartier de Nimman, on y trouve tout ce dont on a besoins. Des cafés tout cosy (en parlant de café, ici il y en a absolument partout, ça va du stand sur un bout de trottoir au café stylé/chic, vraiment pour tous les goûts et toutes les bourses), des restaurants thaï, japonais, barbecue coréen, burger, bar à salade, food court, hôtels, centre commercial avec cinéma et supermarché, salle de sport, salons de massages... Tout y est à cinq minutes en vélo. Moins touristique que la vielle ville et pourtant nous sommes déjà peu nombreux en ce moment. On aime beaucoup ce quartier. La ville est si paisible, tranquille et facile à vivre. Je crois que j'ai franchis un cap, celui où la lenteur m'est devenue spontanée. Je n'ai désormais plus besoins de me rappeler que je peux prendre mon temps.
Seule ombre au tableau de la région, la pollution. C'est la saison sèche et Chiang Mai est l'une des villes les plus polluées au monde à cette période de l'année. Elle est même régulièrement dans le top 3 du classement. La qualité de l'air y est qualifiée de dangereuse. Cela se voit, un voile gris est quotidiennement présent alors qu'il n'y a pas un nuage. C'est en partie causé par les feux de forêts et de champs en altitude pour le début du cycle agricole. Un soir nous avons été témoins de l'un d'eux, on rentrait en bus de notre visite express de la frontière avec le Myanmar pour renouveler nos visas. Dix heures de bus sur la journée, heureusement que la musique et les podcasts existent...
Nous n'avons pas fait beaucoup de visites touristiques pour le moment. Ma famille devait nous rejoindre à la fin du mois, on voulait louer une voiture et faire le tour des endroits les plus intéressants et reculés avec eux. Leur venue étant annulée nous allons modifier nos plans et s'organiser autrement.
En attendant nous avons trouvé divers occupations. Nous allons à la salle de sport, l'accès coute 1€50, il n'y a pas de purificateur d'air comme dans certaines et le matériel n'est pas de toute jeunesse mais ça nous convient parfaitement pour le prix. Nous profitons parfois des hôtels permettant l'accès à leur piscine contre une petite participation de 5€, avec une chaleur actuelle entre 35 et 40 degrés c'est un petit bonheur. Nous allons au cinéma de temps en temps, le choix n'est pas immense mais on y trouve quelques films en anglais. Le prix est dérisoire, les salles sont spacieuses et les fauteuils confortables. La tradition veut qu'au milieu des bandes-annonces, lors de l'hymne national, les gens se lèvent, écoutent et regardent le clip consacré au roi, en signe de respect. La mélodie n'est pas désagréable, elle est même un peu entêtante. D'ailleurs dans les lieux publiques, l'hymne est diffusé quotidiennement à 8 h et 18 h. Nous l'avons entendu pour la première fois dans la rue, lors de notre première soirée dans la vielle ville, alors qu'on se baladait au milieu du "Night Market" tout le monde s'est figé et ceux qui étaient assis se sont levés, c'était très surprenant, un vrai "mannequin challenge", nous avons donc suivi le "non" mouvement. Outre cela nous avons diminué notre consommation de street food et nous cuisinons d'avantage, c'est moins économique mais la reprise d'une alimentation plus saine et équilibrée fait un bien fou. Rien de très élaboré mais une fois la nuit tombée, faire cuire ses aliments dans une cuisine extérieure sous 35 degrés avec des moustiques assoiffés de sang relève du défi !
Il y a beaucoup d'endroits où nous faisons parti des seuls clients, même si nous avons conscience que d'un point de vue économique cette crise est très difficile voir catastrophique pour les locaux, pour le pays, nous nous sentons privilégié de pouvoir découvrir la vie thaïlandaise sans cet afflux touristique que le pays à l'habitude de connaitre. Mon sentiment est partagé voir perturbant car assez contradictoire.
Concernant l'actualité, jusqu'à présent nous nous sentions plutôt en sécurité ici avec peu de cas de COVID-19 recensés. Mais en creusant un peu on se rend compte que les tests de dépistages sont peu réalisés car ils coûtent très chers, ce qui entraine un taux peu élevé de contamination qui ne reflète probablement pas la réalité. Bangkok commence à fermer certains lieux de divertissements, une de ses provinces est déjà en confinement et Chiang Mai suit le même mouvement que la capitale. Notre visa thaïlandais est valide pour encore deux mois, nous ne savons pas quelle tournure prendra notre voyage, c'est actuellement bien difficile d'en profiter pleinement et de visiter comme si de rien était. On préfère donc limiter nos déplacements, ne prendre de risques ni pour nous et ni pour les autres. Et on croise les doigts pour que tout se passe bien.
On vous tient au courant,
On pense bien à vous,
Et prenez soins de vous et des gens qui vous entourent.
gros bisous à vous deux
Merci pour ces photos dépaysantes et pleines de sérénités surtout en ce moment. Soyez prudents. Bye
Merci pour ces nouvelles. Faites attention à vous. Bises
Profitez avec précaution de votre voyage
ici les seuls mots confinement masque et soluté vous nous faites rêver et en ce moment c est précieux
Merci pour ce post qui nous permet de sortir pour un moment de notre confinement et d’avoir de vos nouvelles. Prenez bien soin de vous, bises